dimanche 27 septembre 2009

A strange short story of madness...

Voici une nouvelle que j'ai écrit il y a un an de cela, je m'étais fixé un seul objet et tenté de broder une histoire autour, cet objet en question était un cahier, voici donc l'histoire que j'ai tentée de construire avec ce mot:


Le Cahier d'Entre-les-Murs.


C’est dans un élan de courage que j’ouvris enfin mon cahier, les pages entremêlées dans un ramassis de mots mâchés et recrachés sur la candeur innocente du candide tissu. Mes mains s’égaraient sur les bords acérés des fines lamelles de papier, virevoltant en l’air l’espace d’un instant pour s’écraser lourdement sur les précédentes.
Des néons sans transparence jetaient un faible halo sur la table, tandis qu’au dehors, la pluie battait les vitres à tout rompre, inondant ma vue de brume et de ténèbres. Le temps s’était comme suspendu, les gens tout autour s’étaient figés dans une morne immobilité, mes pensées surgissaient en vagues incessantes sur le rivage de ma conscience, me submergeant d’interrogations futiles, à la limite de l’inutile.
Cependant je continuais à tourner les pages, inlassablement, jusqu’à trouver mon butin, une malheureuse écriture bleue scintillait au centre, tâchant la blancheur subtile du papier. Et ma main tremblait de tout son long, les crayons, cachés dans l’ombre de la trousse entrouverte semblaient me lancer des signaux de détresse. J’en saisis un, l’empoignant de toute mes forces comme pour le traverser de mon aura créatrice. Puis sa mine glacée glissa sur la feuille, patinant avec élégance sur le parterre enneigé, laissant derrière elle une traînée de lettres noires et brillantes.
L’assaut du silence me semblait désormais moins oppressant, je me sentais bien. Le monde autour de moi tourna de nouveau, j’étais emprisonné dans une bulle antisismique, me réfugiant de l’activité frénétique du dehors.
Puis, au fur et à mesure que mon crayon parcourait les lignes, je tournais les pages, les noircissais encore et encore.
Soudain la porte s’ouvrit dans un fracas destructeur, je fus tiré de mon monde par une force tellement sauvage que j’hurlais, seul, au milieu de la salle, les yeux obnubilés par la silhouette qui s’avançait vers moi et qui murmura d’une voix caverneuse:

- Tu écris dans le vide, Jack, tu dois rejoindre ta cellule maintenant.
Nouvelle de Tristan Harribey.


4 commentaires:

  1. Waouh ! J'aime beaucoup ta plume Morrison. J'aime te lire et te relire. Bonne continuation.

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  2. Oh merci, chère Malorie, ça me touche beaucoup. Bisous.

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  3. Mmhh ça me rappelle "le dernier jour d'un condamné" de Victor Hugo. C'est magnifique Morrison, court mais intense. Merci à toi ;)

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  4. Ah faut que je le lise celui-ci, il m'attend dans ma pile ^^, merci beaucoup, chère Rukia :) Bisous.

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